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PCB : définition, dangers, réglementation et méthodes de décontamination

  • Photo du rédacteur: mdonnini6
    mdonnini6
  • 24 oct.
  • 8 min de lecture

transformateur au PCB rouillé avec en arrière plan le ciel bleu


Les PCB, ou polychlorobiphényles, sont des substances chimiques largement utilisées au cours du XXᵉ siècle dans les matériaux de construction, les appareils électriques et certains produits industriels pour leurs propriétés isolantes et leur stabilité thermique exceptionnelle. Mais derrière leur efficacité technique se cachent des risques majeurs pour la santé et l’environnement, à tel point qu’ils sont aujourd’hui interdits et classés parmi les polluants organiques persistants les plus dangereux.




PCB, c’est quoi ?


Les polychlorobiphényles (PCB) sont des substances chimiques chlorées formées à partir de biphényles auxquels on a ajouté plusieurs atomes de chlore. Ce procédé chimique confère aux PCB une grande stabilité thermique et une forte résistance à la dégradation.


Ces caractéristiques ont conduit à leur utilisation massive dès le début du XXᵉ siècle dans de nombreux éléments de construction et équipements électriques, notamment :


  • les condensateurs et transformateurs ;

  • les huiles isolantes ;

  • les peintures, revêtements, vernis et joints d’étanchéité ;

  • les produits de construction tels que les masses d’étanchéité, bétons ou carrelages.


Les PCB ont également été incorporés à certains revêtements de façade et peintures industrielles, ce qui explique leur présence résiduelle dans de nombreux bâtiments construits avant 1986, date de leur interdiction progressive en Europe et en Suisse.




Quels sont les dangers des PCB ?


Les PCB sont des polluants persistants, non biodégradables, capables de s’accumuler dans l’environnement et dans la chaîne alimentaire. Leur écotoxicité est élevée : ils contaminent les sols, les sédiments, les eaux de surface et peuvent être transférés vers l’air ambiant sous forme de vapeurs.


Sur le plan sanitaire, les effets des PCB sur la santé sont multiples :


  • perturbation du système hormonal : ce sont de puissants perturbateurs endocriniens ;

  • effets cancérogènes avérés (notamment les PCB de type dioxine) ;

  • atteintes du système immunitaire et de la reproduction ;

  • risques de malformations congénitales et de troubles du développement chez l’enfant ;

  • accumulation dans les tissus adipeux et transfert via la chaîne alimentaire (exposition alimentaire par le poisson, le lait ou la viande).


À long terme, l’exposition chronique aux PCB peut provoquer des troubles neurologiques et des maladies du foie. Même à faible concentration, la toxicité des PCB reste préoccupante.




Comment éviter l’exposition aux PCB ?


Les PCB sont encore présents dans de nombreux bâtiments anciens, particulièrement dans les revêtements, peintures, masses d’étanchéité ou joints de dilatation. Lors de travaux de rénovation ou de démolition, il est essentiel d’adopter des mesures de protection pour éviter l’exposition :


  • faire réaliser un diagnostic PCB avant tout chantier ;

  • éviter tout ponçage, chauffage ou décapage thermique des matériaux contaminés ;

  • mettre en place des protections individuelles (masques, gants, combinaisons) ;

  • ventiler correctement les locaux ;

  • confier l’élimination des déchets contaminés à une entreprise agréée.


Les bâtiments construits entre 1950 et 1986 doivent être considérés comme potentiellement contaminés. Un bureau d’études spécialisé comme PERLéman peut vous aider à identifier les sources de pollution et à définir les plans d’action adaptés.




Comment mesurer la teneur en PCB ?


La mesure de la teneur en PCB repose sur des analyses chimiques réalisées en laboratoire à partir d’échantillons de sol, d’air, d’eau ou de matériaux de construction. Ces analyses environnementales permettent de déterminer la concentration en PCB et de vérifier si les valeurs limites fixées par la réglementation suisse sont dépassées.


Les étapes principales sont :


  1. Échantillonnage des matériaux suspects (peintures, joints, huiles, sols, sédiments, etc.) ;

  2. Analyse en laboratoire selon les normes ISO/OFEV (gaz chromatographie couplée à la spectrométrie de masse) ;

  3. Évaluation des résultats par rapport aux valeurs de référence suisses et européennes ;

  4. Cartographie de la contamination et recommandations de gestion.


Ces analyses permettent d’établir le taux de PCB total et de différencier les PCB de type dioxine et furane, plus toxiques et persistants.



personne en tenue de protection qui décontamine un bâtiment pollué au PCB


Comment décontaminer les PCB ?


La décontamination des PCB est un procédé complexe, car ces substances chimiques sont stables, insolubles et persistantes dans les milieux naturels. Les procédés techniques utilisés dépendent du type de matériau contaminé :


  • Extraction et élimination des joints, peintures et matériaux contaminés ;

  • Décapage chimique ou thermique des surfaces ;

  • Nettoyage des sols et sédiments par techniques de lavage, d’oxydation ou de désorption ;

  • Incinération contrôlée des déchets contenant des PCB à haute température (≥ 1200 °C) ;

  • Procédés biologiques innovants (dégradation bactérienne ou enzymatique) encore à l’étude.


En Suisse, la décontamination des PCB est strictement encadrée : les déchets contenant des PCB doivent être collectés, transportés et traités selon l’Ordonnance sur les mouvements de déchets (OMoD).

PERLéman accompagne ses clients dans le diagnostic, la gestion et la décontamination de sites pollués aux PCB, conformément aux exigences de l’OFEV.




Quelles sont les réglementations sur les PCB ?


Les PCB sont interdits depuis les années 1980 en Suisse comme dans la plupart des pays européens, suite à leur inscription à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.


En Suisse :


  • L’utilisation, la mise sur le marché et la production de PCB sont interdites par l’Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim) ;

  • L’élimination des appareils contenant des PCB (condensateurs, transformateurs, huiles) est régie par l’Ordonnance sur les déchets (OLED) ;

  • Le Plan national d’action de la Confédération prévoit le suivi des sites contaminés, notamment dans les cantons de Genève, Vaud et Fribourg.


Ces dispositions imposent une traçabilité complète des déchets contaminés et des travaux de décontamination réalisés.




Origine, composition et évolution des PCB : de l’industrie à la pollution environnementale


L’apparition des PCB remonte au début du XXᵉ siècle, lorsque les chimistes Ballschmiter et Zell ont étudié les propriétés de ces composés chlorés pour leur stabilité chimique, leur résistance à la chaleur et leur faible conductivité électrique. Ces substances organiques ont rapidement été largement utilisées dans les appareils électriques et les éléments de construction.

Leur succès industriel s’explique par leurs propriétés isolantes et leur longue durée de vie : les PCB ne sont pas biodégradables et résistent à la plupart des procédés chimiques.


Les PCB faisaient partie des polluants organiques persistants les plus toxiques, au même titre que les dioxines et furanes. Ces polluants peuvent se former involontairement lors de la combustion de produits chlorés ou dans certains procédés thermiques à haute température.


Leur accumulation dans les tissus vivants provoque des effets graves sur l’homme et sur la faune aquatique, notamment les poissons, qui deviennent une source d’exposition alimentaire pour le grand public. Cette contamination peut durer plusieurs dizaines d’années, les PCB étant insolubles dans l’eau mais fortement lipophiles, s’intégrant dans les tissus gras des organismes vivants.


Sur le plan réglementaire, la directive européenne et l’arrêté national d’application interdisent désormais toute utilisation de PCB. En Suisse, leur gestion est encadrée dans un cadre strict, appuyé par la Convention de Stockholm et par des plans cantonaux, qui imposent le suivi des niveaux de contamination et la traçabilité totale des déchets.

Des feuilles de route nationales précisent les objectifs de réduction des risques et les demandes d’élimination à réaliser pour les sites contaminés.




Où trouve-t-on encore des PCB ?


Les PCB ont été utilisés dans un très grand nombre de matériaux, de produits de construction et d’équipements industriels avant leur interdiction. Leur présence peut donc concerner aussi bien les bâtiments que les infrastructures électriques ou hydrauliques.



Dans le bâtiment et les matériaux de construction


Les PCB étaient largement employés dans les éléments de construction pour leurs propriétés d’étanchéité et de souplesse. On peut encore en retrouver aujourd’hui dans :


  • les joints d’étanchéité (notamment autour des vitrages, châssis, façades et joints de dilatation) ;

  • les revêtements de sol ou revêtements muraux anciens ;

  • les peintures industrielles et peintures blanches contenant du pyralène ;

  • les couches d’étanchéité des toitures plates ou terrasses ;

  • les vernis, colles et mastics souples utilisés pour la construction entre 1950 et 1986 ;

  • certains bétons, mortiers ou dalles ayant reçu des additifs à base de PCB pour améliorer la stabilité chimique ;

  • les carrelages collés avec des produits organiques contenant des traces de PCB.


Ces matériaux contaminés sont particulièrement présents dans les bâtiments publics (écoles, hôpitaux, administrations), les usines ou les immeubles résidentiels construits durant cette période.

Leur repérage nécessite souvent des analyses ciblées sur des échantillons de peinture, de joint ou de revêtement.



vieille fenêtre en bois avec de la peinture et de joint en PCB


Dans les installations électriques et industrielles


Les PCB ont également été massivement utilisés dans les appareils électriques pour leurs propriétés isolantes et leur résistance à la chaleur :


  • les condensateurs de luminaires, d’anciens téléviseurs ou réfrigérateurs ;

  • les transformateurs électriques de moyenne et haute tension ;

  • les huiles diélectriques et liquides isolants (souvent appelés pyralène) ;

  • les résistances, câblages et fils électriques soumis à des températures élevées ;

  • les boîtiers métalliques de distribution électrique contenant des résidus de PCB.


Même si la majorité de ces appareils ont été retirés du marché, certains équipements anciens peuvent encore être en service ou entreposés dans des locaux techniques.

Ces déchets électriques doivent être collectés et éliminés selon les procédures réglementées de l’OFEV, en particulier lorsqu’ils contiennent des huiles ou fluides contaminés.



centrale électrique avec un transformateur électrique au PCB en extérieur


Dans l’environnement et les infrastructures


Les PCB se retrouvent également dans l’environnement, du fait des fuites ou déversements accidentels :


  • dans les sols contaminés à proximité d’anciens sites industriels ou centrales électriques ;

  • dans les eaux de surface ou sédiments des lacs, rivières et zones portuaires ;

  • dans certaines canalisations ou bassins de rétention où des dépôts huileux peuvent persister ;

  • dans les matériaux isolants ou enduits de bâtiments touchés par des émissions de PCB.


Ces polluants étant insolubles dans l’eau et non dégradables, ils peuvent se fixer durablement sur les particules organiques et contaminer la faune aquatique. Les poissons, par exemple, constituent un indicateur sensible du taux de PCB dans les écosystèmes.



dépôt d'huile de PCB présent sur de l'eau de surface avec un verre en plastique flottant en surface


Pollution, persistance et moyens de lutte


D’un point de vue environnemental, les PCB restent parmi les polluants les plus persistants jamais produits. Leur stabilité chimique et leur insolubilité dans l’eau expliquent leur présence durable dans les sols et les eaux de surface.

Ils se fixent sur les particules organiques, pénètrent les tissus vivants et se transmettent dans la chaîne alimentaire, notamment via les poissons et les produits laitiers.


Les taux de PCB, ainsi que les taux de pesticides organochlorés, font partie des indicateurs environnementaux suivis par les autorités dans le cadre du plan national de réduction des polluants persistants.


Des programmes de surveillance environnementale sont réalisés chaque jour sur les sites de référence pour évaluer les niveaux de contamination totale, mesurer la concentration en PCB, et identifier les sources supplémentaires de pollution.

Ces données permettent d’adapter les procédés de décontamination et les mesures de protection pour les populations exposées.




PCB et environnement : un enjeu encore actuel


Malgré leur interdiction, les PCB persistent dans l’environnement et représentent encore aujourd’hui un enjeu de santé publique et un défi environnemental majeur.

Leur présence dans les sols, les sédiments, les eaux et l’air nécessite des campagnes régulières de surveillance et des plans d’assainissement ciblés.


Les bureaux d’études spécialisés comme PERLéman réalisent des diagnostics PCB, analyses de pollution et plans de décontamination conformes aux exigences réglementaires suisses.

Notre équipe intervient sur tout le territoire romand pour :


  • les prélèvements et analyses de matériaux contaminés ;

  • la cartographie de la contamination PCB ;

  • la mise en œuvre de techniques d’élimination et de protection de la santé publique.




Conclusion : un enjeu environnemental et sanitaire majeur


Les PCB ont marqué l’histoire industrielle du XXᵉ siècle par leur large utilisation dans les bâtiments, les appareils électriques et les matériaux de construction. Leur stabilité chimique et leur résistance à la chaleur, autrefois perçues comme des atouts, se sont révélées être leurs plus grands dangers : ces substances non dégradables sont devenues l’un des polluants organiques persistants les plus préoccupants pour l’environnement et la santé humaine.


Encore présents aujourd’hui dans de nombreux bâtiments anciens, les PCB continuent de poser un risque d’exposition chronique, notamment lors de travaux de rénovation ou de démolition. Leur gestion exige une approche rigoureuse, encadrée par la réglementation suisse, qui impose la détection, la surveillance et la décontamination des matériaux et déchets contenant des PCB.


Face à ces enjeux, il est essentiel de faire appel à un bureau d’études spécialisé capable d’assurer un diagnostic précis, une analyse conforme aux normes OFEV et un plan de décontamination adapté.



PERLéman, votre partenaire pour la gestion des pollutions aux PCB


Votre bureau d’études environnemental Suisse, PERLéman accompagne les collectivités, les entreprises et les particuliers dans la caractérisation, la maîtrise et l’élimination des PCB.


Grâce à une expertise reconnue en diagnostic de pollution, études de sols et suivi environnemental, notre équipe vous aide à préserver la qualité des milieux naturels et à garantir la conformité réglementaire de vos projets.

 
 
 

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